LE DROI DE L'HOMME EN ISLAM

LES DROITS DE L’HOMME EN ISLAM

 

Les droits de l'homme, droits humains, ou droits de la personne[], désignent un concept selon lequel tout être humain possède des droits universels, quel que soit le droit positif en vigueur dans un pays. Ce sont des droits qui transcendent le temps et l’espace. Dans les Etats modernes, ces droits sont proclamés par  la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptés le 10 décembre  1948 à Paris sous l’égide de l’organisation des nations unies(ONU).Mais bien avant cette proclamation de ces droits, l’Islam en avait déjà fait un principe sacro saint en reconnaissant à chaque être humain son droit à l’humain avec tout ce que cela implique comme engagement. Dans le développement qui suivra nous exposerons succinctement le contenu de ces droits à la lumière de la déclaration universelle avant de nous appesantir sur la réalité des  droits de l’homme dans l’Islam.

I-Contenu de la notion « droits de l’homme »

La notion « droit de l’homme » est un concept pour désigner les droits fondamentaux et inaliénables de l’être humain. Les droits de l'homme sont donc des prérogatives reconnues aux individus. Ce sont des droits subjectifs, c'est-à-dire ceux liés à chaque personne. Ils sont nombreux et sont classifiés dans un souci pédagogique en trois grands groupes, voire plus. Ce sont :

  • Les droits de la première génération(Les droits civils et politiques)

Ce sont des droits que l’individu peut opposer à l’Etat ou à l’autorité.

  • Les droits civils (droit à la vie [égalité, liberté], liberté famille, droit à la propriété privée…)
  • Les droits politiques ou libertés publiques (le droit de vote, droit à la pensée, droit de réunion, liberté d’opinion, liberté de presse, liberté de culte…)

B- les droits de la deuxième génération(Les droits sociaux et économiques) Ces droits nécessitent l’intervention de l’Etat pour être effectifs.

  • Les droits sociaux (droit au travail, droit à l’éducation…)
  • Les droits économiques (la liberté d’entreprise…)
  • les droits de la troisième génération

(Droit à l’environnement, droit au développement, droit à la paix…).Quid de la réalité de ces droits en Islam ?

II-La réalité des droits de l’homme en Islam.

A la différence de la conception occidentale des droits de l’homme ,dont l’origine à plusieurs sources et la plus récente qui est la déclaration universelle des droits de l’homme, l’Islam à travers le Coran et la tradition prophétique ainsi que la gestion du pouvoir par les califes bien guidés à garantir à l’individu ses droits. Nous allons parcourir quelques uns à la lumière des sources islamiques.

  • Les droits civils en islam

L’Islam reconnait à chaque individu la jouissance de ses droits civils et ce dans la limite de ce qui est prescrit.

La législation islamique garantit le droit à la vie et la protection de l’intégrité physique. Aussi Allah a –t-il prescrit : « C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d’intelligence, ainsi atteindriez vous la piété (sourat Bakarat verset 179).

Le droit à la vie privée [« N’entrez pas dans des maisons qui ne sont pas vôtres sans vous être fait bienvenu, non plus que sans saluer les occupants »] (sourat 24 verset 27) et à l’honneur [« Vous qui croyez, si un scélérat vous livre une information, tirez-la au clair, de peur de tomber sur des gens par ignorance, et de devoir ensuite le regretter »] (sourate  verset  ) sont aussi garantis par l’Islam.

Pour ce qui est des libertés familles, tout majeur en islam peut contracter un mariage sous la condition du respect des règles qui régissent ce volet.

Le droit à la  propriété privée est également tangible dans la réalité des musulmans. L’Islam garantit cette liberté même pour les non musulman dans un Etat islamique ou non. Ainsi pour prévenir qu’un droit d’autrui ne soit spolié par un autre, l’infraction du vol est elle sévèrement réprimée. Le messager n’a pas été aussi  dur dans l’exécution d’une sanction que celle de la peine du vol. Nous connaissons l’exemple de Ussamah Ben Zayd qui voulut intervenir en faveur d’une noble, cela provoqua la colère du prophète. Au demeurant si cette peine venait à être appliquée, le droit à la vie du prévenu était respecté à travers les nombreuses conditions qui entourent son application.

     L’Egalité en Islam

Reprenant ce droit fondamental de l’homme, la déclaration universelle des droits de l’homme dispose : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Ce droit a été affirmé bien longtemps avant par l’Islam dont le Coran rapporte les termes : « Humains, Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle. Si Nous avons fait de vous des peuples et des tribus, c’est en vue de votre connaissance mutuelle. Le plus noble d’entre vous est le plus pieux. » (Sourate  Al houjirat)[les appartements] verset13.

Allah à travers ce verset interdit toute forme de discrimination et de ségrégation raciale. Le prophète(saw) dans son sermon d’adieux a exhorté les siens en disant : « …L’arabe n’a pas sur le non arabe, ni le non arabe sur l’arabe, et ni le rouge sur le blanc, et ni le blanc sur le rouge, plus d’honneur, sauf par la piété… »

L’Islam a été souvent l’objet d’attaques sous le fallacieux prétexte qu’il consacre l’inégalité entre l’homme et la femme. En réalité il n’en est rien, sauf que l’Islam a considéré la nature intrinsèque de chacune de ces deux entités dans la jouissance de leurs droits. Le prophète (saw) affirme que les femmes sont les sœurs des hommes. Non considérée à l’époque ante islamique, l’Islam est venu rétablir les droits de la femme. Il a abolit le principe de la différenciation entre l’homme et la femme dans la valeur commune de l’humanité. La femme selon l’islam n’est pas un être inférieur. « En vérité je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme… (sourat nisa verset 195).

La femme a droit à l’instruction, au travail, à la propriété privée etc. Comme dit plus haut Allah dans sa miséricorde en tant compte de la nature de chacun (homme et femme) soumet à chacun certaines obligations spécifiques. L’égalité est ‘’rompue’’ dans certains domaines notamment les charges économiques, la responsabilité dans la famille, le serment, le divorce, la polygamie.

  • Les droits politiques ou libertés publiques

C’est par ces droits que l’individu peut participer à la vie civile, à la direction des affaires communes. Dans son exercice, il est amené à les opposer à l’Etat ou l’autorité en vue de leur application.

L’islam a permis à ses citoyens de se prononcer sur le choix de leurs dirigeants. C’est le cas de la méthode d’allégeance pratiquée au temps des califes où chaque individu venait devant le calife pour approuver sa désignation à la tête de l’Etat. De même, l’exécutif doit solliciter l’avis des musulmans avant qu’il ne décide des affaires de l’Etat. C’est le principe de la shoura (la consultation) qu’Allah a prescrit dans le saint coran. A l’époque des califes bien guidés, on retient le discours d’investiture de Abou bakr dans lequel il a dit : « Ô les hommes !je suis devenu votre responsable et je ne suis pas le meilleur d’entre vous, alors si vous me voyez sur le droit chemin aidez-moi à le suivre, et si vous me voyez dans l’erreur opposez-vous à moi. Soumettez- vous à moi tant que je me soumettrai à Allah envers vous si je le désobéi, il n’y a pas de soumission de votre part pour moi. »

L’Islam a consacré la liberté de pensée, d’opinion et de reunion. L’islam a octroyé à chaque individu le droit d’exprimer sa pensée, ses opinions comme bon lui semble et ce dans la limite de l’ordre public. Les califes de l’époque Abasside et ommeyade ne combattaient que les opinions susceptibles de porter atteinte à la sureté de l’Etat. A l’époque du calife Oumar bin Abdel Azziz, les hommes s’autorisaient des discussions en toute liberté et ce en présence du calife lui même, sur la gestion des affaires publiques.

La liberté de culte ou religieuse est un principe et un droit inaliénable des individus. Le coran dispos qu’il n’y à point de contrainte en matière de religion (sourate 2 V 256).

  • Le droit à l’environnement, au développement en islam

L’Islam se préoccupe de la vie de ses adeptes. Aussi le droit a un environnement sain est il reconnu à chaque être. Il prône que l’homme dans chacune de ses actions se souvienne de Dieu en ne portant pas atteinte au bien public qui maintiendrait l’équilibre social et contribuera au développement qui est un droit pour chacun. /.

Exposé réalisé par Amao Nouridine Moustapha à la R2AG le dimanche 02 décembre 2007 au siège de l’AEEMCI anouridine@yahoo.fr /65 01 91 05/09 07 09 99